Suicide et équivalents suicidaires
En plus des passages à l’acte suicidaire manifestes, les personnes âgées peuvent également présenter des comportements qui mettent gravement leur vie en danger sans que les seniors ne soient toujours conscients du risque qu’ils encourent.
En effet, le suicide se caractérise par un geste intentionnel et conscient de mettre fin à sa propre vie. Toutefois, il arrive que nous soyons confrontés à des équivalents suicidaires tels que des refus de soins au cours de maladies graves, l’arrêt de prise d’insuline chez un diabétique, le non changement de pile chez un cardiaque, le refus de se nourrir ou de suivre le régime alimentaire prescrit, la pratique de sport violent chez un cardiaque, etc.
Ces comportements suicidaires mettent délibérément en péril le bien-être physique ou mental de l’individu sans qu’il ne soit toujours conscient du caractère dangereux de ceux-ci. La présence de ces équivalents suicidaires peut provoquer une dégradation de l’état de santé du senior voire même mener à la mort. De plus, il n’est pas exclu que ces conduites suicidaires soient accompagnées d’une tentative de suicide.
Un des équivalents suicidaires spécifiques à la personne âgée est « le syndrome de glissement ». Cette forme passive de suicide du senior se caractérise principalement par une détérioration rapide de l’état général de la personne âgée. L’individu refuse inconsciemment de vivre, voit ses fonctions intellectuelles diminuées, montre une absence d’intérêt pour toutes choses, refuse de se mouvoir, de s’alimenter et de s’hydrater, se fond dans un certain mutisme, manifeste un état confusionnel ou dépressif et surtout une régression psychomotrice. Le plus souvent, cette pathologie est consécutive à un facteur déclenchant tel qu’une maladie aiguë, une chute, un deuil, la mise en institution, un conflit familial (vente de la maison), … Ce syndrome résulte d’une perte du sentiment de sécurité par rapport à soi-même, aux autres, et au contexte de vie, c’est-à-dire une perte de protection totale.
En tant qu’intervenant, il est humain d’être effrayé par un syndrome de glissement, et de se sentir impuissant. Cependant, tout en respectant le rythme, les émotions et l’intimité de la personne âgée, il importe de faire le nécessaire pour construire une alliance avec elle et comprendre ce dont elle a besoin pour retrouver un nouveau sentiment de sécurité. Entrer en contact avec la personne âgée par la parole, le regard et le toucher afin de créer une relation sécurisée permet de prévenir le risque que la personne ne s’abandonne ou continue à s’abandonner.
Quelques numéros à retenir
- Prévention du suicide en Wallonie (un numéro unique pour toute la région) :
081/777.150 - Dispositif de soutien psychologique pour indépendants wallons et bruxellois :
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