Le concept CANTOUS « Au coin du feu » : la bûche ou le seau d’eau ?
La présente analyse s’interroge sur les enjeux du concept CANTOUS (Centre d’Animation Naturelle Tirée d’Occupations Utiles et Sécurisantes).
Nous décrirons d’abord ce concept dans les grandes lignes. Nous inclurons ensuite l’opinion de certains de nos experts belges tant sur les bénéfices du concept que sur les limites éventuelles dans le cadre de l’application de ce modèle sur le terrain. Nous souhaitons ainsi contribuer à l’émergence d’un point de vue critique de toute personne qui s’interroge au sujet de ce type d’accueil pour personnes désorientées.
Qu’est-ce que le concept CANTOUS ?
En occitan, cantóu ou contóu désigne un coin et par extension « le coin du feu » (contóu del fioc), le centre de la vie familiale. Le concept CANTOUS vise à la création d’un lieu de vie communautaire pour des personnes en perte d’autonomie, notamment des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Par la création d’un environnement protégé et sécurisant, ce modèle cherche à promouvoir une autonomie collective et individuelle. Ce sont des unités spécialisées de 10 ou 15 personnes maximum. Elles rassemblent des résidents ayant des profils aussi homogènes que possible. Chaque personne a sa chambre et la vie commune s’organise autour d’une salle de séjour, large et polyvalente, dans laquelle se déroule la plupart des activités sous l’encadrement du personnel soignant.
Mariemontvillage1 a été la première institution, il y a 20 ans, à développer le concept CANTOUS en Wallonie. À Bruxelles, les premières unités ont ouvert leurs portes il y a 3 ans, au sein de la maison de repos « Val des Roses ». En ce qui concerne l’architecture, cette maison de repos du CPAS de Forest s’est inspirée de Mariemontvillage.
À Bruxelles et en Wallonie, d’autres maisons de repos gèrent également des unités CANTOUS tandis que certaines structures ont un ou plusieurs étages réservés aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Dans ce dernier cas, il ne s’agit pas d’un CANTOUS proprement dit, mais d’une aile sécurisée avec des codes d’accès aux portes. Enfin, il y a des maisons de repos où les résidents vivent tous ensemble. Ce sont des structures mixtes.
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