Le Carnet-Relais, un nouvel outil de communication avec les personnes âgées désorientées
Entrer en maison de repos est une expérience qui demande beaucoup d’adaptations pour la personne âgée : nouvel environnement, rupture avec ses anciennes habitudes, apprendre à vivre en communauté…
Cette étape s’accompagne souvent d’une phase de repli sur soi avant de pouvoir établir une communication avec les autres résidents et l’équipe soignante, même chez une personne qui ne souffre d’aucun problème cognitif.
La maladie d’Alzheimer, on le sait, affecte progressivement la mémoire et les capacités cognitives, et peut dès lors rendre la communication difficile entre la personne âgée, sa famille, et le personnel soignant. Le risque inhérent à cette difficulté est qu’on finisse par ne plus lui adresser la parole du tout.
Et ce risque est bien réel… Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps encore, le temps de parole prononcé par les soignants aux patients atteints de démence en maison de repos se chiffrait à … 120 secondes en 24 heures.
Si ce temps de parole a certainement augmenté aujourd’hui grâce aux différentes techniques de communication, il n’en reste pas moins difficile de communiquer avec une personne désorientée. L’être humain, nous rappelle Yves Gineste, n’est tout simplement pas fait pour s’adresser à quelqu’un qui ne parle plus.
Depuis quelques années, on assiste à l’émergence d’un nouvel outil de communication avec les personnes âgées en perte de capacités cognitives: le Livre de Vie, le Carnet ou le Cahier de Vie…
Si les objectifs et les méthodes ne sont pas identiques partout, le concept reste le même : coucher sur papier des informations propres à la personne âgée.
Pour en savoir plus sur cet outil, nous sommes allés à la rencontre de Céline Laurent, référente-démence en maison de repos, à l’origine du Carnet-Relais.
Ce projet, financé par la Fondation Roi Baudoin, a ceci de particulier : le Carnet sert d’objet de transition d’un lieu de vie à un autre.
Comment est née l’idée du Carnet-Relais ?
Ce projet est né pendant mes études, lors d’ un stage dans un service de revalidation. On faisait des diagnostics et de la revalidation au niveau des maladies dégénératives et je me sentais très frustrée de ne pas pouvoir accompagner les personnes plus loin. A ce moment-là, on faisait des carnets-mémoire : des carnets qui servent de béquille dans la vie de tous les jours : noter des rendez-vous, comment prendre le bus, comment utiliser le micro-ondes etc… Une sorte de mode d’emploi pour toutes les choses qui devenaient compliquées.
Je me suis dit que c’était un super outil mais qu’il y avait moyen de l’adapter pour des personnes désorientées avec des pertes de mémoires mais dues à des maladies dégénératives. C’est là que l’idée est née et quand je suis arrivée en maison de repos, j’ai cherché à la mettre en place et j’ai rencontré quelqu’un avec qui le contact est bien passé dans le service d’aide aux familles de la commune.
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