Deux alternatives à la crémation : l’aquamation et la promession
A ce jour, notre pays permet uniquement l’inhumation et la crémation comme modes de sépulture.
L’inhumation, souvent appelée enterrement, consiste à mettre un cercueil (ou une urne après une crémation) sous terre. Quant à la crémation, elle consiste à brûler le corps dans un crématorium à une température de 850°C et puis, à recueillir ses cendres.
Cette incinération par le feu est devenue en Belgique le choix de sépulture adopté majoritairement, supplantant ainsi l’inhumation traditionnelle. En 2022, le taux de crémation a été de 65%. Ce choix reste toujours plus fréquent en Flandres qu’en Wallonie et à Bruxelles, même si la différence entre les trois régions s’atténue chaque année[1].
La crémation connaît aujourd’hui deux alternatives, considérées par plusieurs comme moins polluantes pour l’environnement. Notez, qu’à ce jour, ces techniques ne sont pas légales en Belgique.
L’aquamation
L’aquamation, ou son nom scientifique, l’hydrolyse alcaline, est un procédé qui consiste à immerger la dépouille dans un mélange composé d’eau chauffée et d’un produit alcalin. On parle parfois de crémation par l’eau.
Le corps est plongé dans ledit mélange, ce qui permet la dissolution des tissus au bout de quelques heures. Ne restent que les ossements, qui sont ensuite réduits en poudre, placés dans une urne et remis aux proches. Quant au liquide restant, il ne présenterait aucun risque sanitaire et pourrait être évacué via le réseau d’eaux usées ou, éventuellement, recyclé pour l’arrosage.
Une distinction technique est parfois faite entre l’aquamation et la résomation. Elle porte sur la température et la durée, mais le procédé physico-chimique d’hydrolyse alcaline ainsi que le résultat final sont les mêmes[2].
Breveté aux États-Unis en 1888, ce procédé est utilisé pour dissoudre des carcasses d’animaux dans les abattoirs. Il permet également de neutraliser des agents infectieux et d’éviter ainsi la dissémination de maladies.
L’usage de l’aquamation à but funéraire est aujourd’hui autorisé en Australie, au Canada et dans certains états américains.
La promession
La promession, aussi appelée cryomation, et une technique récente qui consiste en la congélation de la dépouille à très basse température. Elle est pratiquée par l’entreprise Promesa Organics, fondée en 2001 au Suède[3].
Au lieu d’utiliser la chaleur, on se sert du froid : le corps est congelé pendant une dizaine de jours à -18 °C. Puis, il est plongé dans un bain d’azote liquide à -196°C, ce qui le rend friable. Après, il est placé sur une table vibrante, que le réduit en fines particules.
La poudre obtenue est placée sous un aimant puissant pour isoler les résidus métalliques provenant, par exemple, des couronnes dentaires ou de différentes interventions chirurgicales. Enfin, elle est versée dans une urne biodégradable et inhumée à faible profondeur. Au bout d’un an, les particules se transforment en compost.
Contrairement à la crémation, la promession n’émet pas des particules de CO2. Du moment que le corps est congelé, aucun gaz toxique n’est émis dans l’air ambiant lors de sa réalisation[4].
Le procédé est aujourd’hui accepté en Suède, en Afrique du Sud, en Corée du Sud et au Royaume-Uni.
Liages/Mara Barreto/130424
[1] Neomansio. Crématoriums de service public. Chiffres clés. Crémation et inhumation traditionnelle en 2022. Disponible sur : http://www.neomansio.be/fr/chiffres-cles
[2] « D’après l’avis n°79 du Comité consultatif de Bioéthique de Belgique à consulter sur www.health.belgium.be/bioeth ».
[3] PROMESSA. In memory of Susanne Wiigh-Mäsak. Disponible sur : https://promessa.se/about-susanne-wiigh-masaak-founder-of-promessa/
[4] OBSEQUES INFOS. Quels sont les avantages de la promession ? Disponible sur : https://www.obseques-infos.com/pendant/nouvelles-pratiques-funeraires/la-promession