Dispersion des cendres en mer du Nord
La crémation est devenue en Belgique le choix de sépulture adopté majoritairement, supplantant ainsi l’inhumation traditionnelle. En 2022, le taux de crémation dans notre pays a été de 65%. Toutefois, ce choix reste toujours plus fréquent en Flandres qu’en Wallonie et à Bruxelles, même si la différence entre les trois régions s’atténue chaque année[1].
La crémation est autorisée si la personne décédée en a exprimé la volonté formelle ou si une tierce personne dûment qualifiée pour pourvoir aux funérailles en a fait la demande[2]. Pour l’organiser, il faut l’autorisation de l’Officier·ère de l’Etat civil de la commune où la personne est décédée. Vous pouvez la planifier vous-même de votre vivant (avec le crématorium) ou faire appel à une entreprise des pompes funèbres qui s’occupera aussi bien de l’organisation (y compris le transport de la dépouille mortelle jusqu’au crématorium) que du volet administratif.
Conformément à la loi, les cendres provenant de la crémation peuvent, entre autres[3], être dispersées sur la mer territoriale.
Quelques précisions
En Belgique, la dispersion des cendres en mer est possible sous certaines conditions. Elle doit se faire exclusivement en mer territoriale contiguë à notre pays, soit, en mer du Nord.
Il est autorisé d’y plonger une urne qui, au contact de l’eau, coule et se dissout au fond de la mer. Il s’agit d’une urne composée de matériaux biodégradables, scellée de l’extérieur, avec le numéro d’ordre de la crémation apposé au moyen d’un sceau.
On utilise habituellement le terme « dispersion » mais en réalité, il s’agit d’une immersion : la dispersion des cendres résulte de la dissolution de l’urne, au contact de l’eau.
Le déroulement de la cérémonie
Après la crémation, les cendres sont transportées vers une firme spécialisée en dispersion des cendres en mer. L’entreprise des pompes funèbres peut aussi s’occuper dudit transport.
Les proches sont invité·e·s à se rassembler dans un navire. Le bateau largue ses amarres et quitte le port pour se diriger en haute mer. Une fois arrivé sur le lieu de la dispersion, il ralentit sa course et se place dans une position favorable.
La cérémonie débute alors, permettant aux proches de faire leurs derniers adieux. Des fleurs naturelles peuvent être jetées à la mer. Les firmes proposent divers types d’urnes, allant des modèles qui coulent jusqu’au fond de la mer à ceux qui continuent de flotter pendant quelques minutes, le temps de se remplir d’eau. Quant à la dispersion, elle est exclusivement effectuée par un·e employé·e communal·e, seule personne autorisée à immerger l’urne dans la mer.
Au retour, le bateau repasse sur la position où l’urne a été immergée et fait retentir sa sirène. Un certificat mentionnant la position exacte de l’immersion peut être rédigé sur demande, afin que la famille puisse s’y recueillir ultérieurement.
Faites part à votre entourage
Il est important d’avertir vos proches de vos souhaits funéraires. Vous pouvez les transmettre par écrit à une personne de confiance, à votre mandataire, à l’entreprise de pompes funèbres ou au service notarial.
Vous avez aussi la possibilité de compléter une déclaration relative aux dernières volontés quant au mode de sépulture[4]. Le formulaire, disponible auprès de votre administration communale, vous permet, par exemple, d’acter votre choix de crémation suivie de la dispersion de vos cendres en mer territoriale.
Dans le même formulaire, vous pouvez mentionner également l’existence d’un contrat d’obsèques (nom de la société, numéro de contrat et date de souscription du contrat).
N’oubliez pas de calculer le coût
Les funérailles engendrent toujours des dépenses. Selon les régions et les services demandés, elles coûtent en moyenne de 3.000 à 6.000 euros[5].
Pour vos proches, s’acquitter du prix de vos démarches mortuaires peut les entrainer dans une situation difficile. Il vous est possible de régler ces frais anticipativement, par exemple auprès d’une entreprise de pompes funèbres ou par le biais d’une assurance décès.
Sachez que le coût de base, qu’il s’agisse d’une inhumation ou d’une crémation, est estimé entre 1.000 et 2.000 euros environ. Quant au prix final d’une crémation, il dépendra de plusieurs facteurs. Certaines prestations sont obligatoires tels que le transport de corps en corbillard et la crémation dans un crématorium. A cela s’ajoutent des frais annexes comme ceux de la destination des cendres.
La dispersion des cendres en mer est possible à partir de 350 euros. En moyenne, la cérémonie dure (de l’embarquement au retour) un peu plus d’une heure. Différentes formules existent. Des désirs particuliers tels qu’une collation à bord du bateau ou un voyage plus long sont réalisables mais ils engendrent, bien entendu, des coûts additionnels.
Mara Barreto/Liages asbl/110923
[1] Neomansio. Crématoriums de service public. Chiffres clés. Crémation et inhumation traditionnelle en 2022. Disponible sur : http://www.neomansio.be/fr/chiffres-cles
[2] Personne qui, par le lien permanent qui l’unissait au·à la défunt·e, apparaît comme la meilleure interprète des volontés de ce·tte dernier·ère (conjoint·e, parent, enfant, collatéral le plus proche), mais également à défaut un·e représentant·e de la commune.
[3] Voir : article Liages « Inhumation ou crémation : avez- vous déjà fait votre choix ? ».
[4] Voir : article Liages « Déclaration relative aux dernières volontés en matière de mode de sépulture, de cérémonie funéraire et de contrat d’obsèques ».