La Silver Economie bientôt en Wallonie : évolution pour les seniors ou opération marketing ?

Que se cache-t-il derrière ces termes, Silver Economie ? Le mot anglais « silver » peut se traduire par gris ou argenté, en référence aux cheveux gris que l’on attrape avec l’âge. La Silver Economie rassemble donc l’ensemble des entités qui produisent des biens et des services utiles – ou moins utiles – aux aînés…

De nombreux domaines sont ciblés par la Silver Economie : l’aménagement de l’habitat, le logement, les loisirs, la culture, la santé, la prévoyance, des produits d’aide à l’autonomie, l’information, les services à la personne, le sport, le bien-être, les transports, les déplacements, les voyages etc. Autant de produits et services qui devraient venir combler les besoins des seniors…

Si certains pays ont déjà développé cette activité, en Belgique et plus précisément en Wallonie, nous n’en sommes encore qu’au stade de la réflexion. Dimitri Fourny, Chef de groupe CDH au Parlement de Wallonie, a déposé une proposition de résolution visant à la mise en place d’une filière de « Silver Economie » en Wallonie.

Une population vieillissante et de nouveaux besoins plus précis

La population en Belgique et dans le monde vieillit. Pour relever ce défi de taille, une économie s’est installée depuis quelques années, elle se nomme la Silver Economie ou l’économie des seniors. Encouragée par les autorités, tant européennes que nationales, cette économie a pour but de subvenir aux besoins des seniors dépendants mais aussi indépendants, et de tout âge.

C’est un fait, la génération baby-boom se transforme aujourd’hui en papy-boom. Selon l’Union Européenne, une personne sur trois aura plus de 65 ans en 2060 et sera considérée comme une personne âgée. Une nomination assez vague qui fait que le marché, pour utiliser les termes issus du marketing, semble très large : 65 ans ou 85 ans ? Vivant à domicile ou en institution ? Dépendant ou autonome ? Vie active ou non ? Autant de situations qui demandent de répondre à autant de nouveaux besoins, comme l’explique Frédéric Serrière, spécialiste de l’économie du troisième âge. « Pour mieux répondre à des besoins très différents, le « marché silver » est désormais segmenté en trois catégories. Les baby-boomeurs ont entre 55 et 69 ans » précise le dirigeant du cabinet Senior Strategic, cabinet de conseil en stratégie sur le marché des seniors et silver économie. « Ils ont une bonne expérience de la société de consommation. Ils veulent du sur-mesure. C’est la “génération Que choisir”, qui compare les performances et les prix. Le second segment est celui que l’on nomme désormais les « seniors », entre 70 et 80 ans. Ces derniers sont devenus adultes dans les années 1960. Ils veulent être rassurés dans leurs achats et accordent de l’importance à la marque et au prix. Ils ont peur des suppléments et choisissent souvent les formules « tout compris ». Après 80 ans, on arrive dans ce que l’on nomme le grand âge. Les grands seniors consomment peu car ils sont habitués à faire attention aux dépenses. Ils n’ont pas appris à choisir des produits et des services pour euxmêmes et ont du mal à se décider. » Leur point commun : les plus de 60 ans ont besoin de beaucoup d’informations et veulent être sûrs que le produit correspond bien à leurs attentes ».

Un public seniors qui, si l’on en croit une étude récente de l’ILC-UK  réalisée en Grande Bretagne, consomme, une fois à la retraite, de moins en moins. Ils sont déjà bien équipés en biens et services et consomment donc moins pour le plaisir. Certains secteurs d’activés en pâtissent alors que d’autres en profitent, selon une étude menée en 2013 en Europe. Les secteurs touchés par la baisse de consommation sont les transports, l’électroménager, les biens d’équipements ou encore l’habillement. Par contre, les secteurs qui connaissent une croissance avec le vieillissement démographique sont l’alimentation bio, la consommation électrique, les médias, le maintien à domicile et bien évidemment la santé.